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La genèse de ce projet s’inscrit dans mon expérience personnelle. Je suis passéx de la fascination des stripteaseuses de GTA V dans mon enfance à la difficulté de la putophobie (notamment intériorisée) quand j’ai dû moi-même être travailleureuse du sexe pour poursuivre mes études. Mon machinima prend racine dans la représentation du travail du sexe dans les jeux vidéos. Mais il prend également racine dans la distinction entre ce qu’est un jeu révolutionnaire et un jeu faussement subversif en voulant mettre en lumière les dynamiques capitalistes parfois profondément ancrées dans le gameplay. Comme l’écrit McKenzie Wark dans Gamer Theory, un jeu “révolutionnaire”” ne se contenterait pas de suivre les règles existantes avec une esthétique différente, mais redéfinirait les règles du jeu : il changerait notre relation au jeu, au travail et au loisir, bouleversant ainsi la manière dont ces pratiques s’inscrivent dans le capitalisme. Mais j’aime à croire que ces jeux vidéos - et le monde réel - offrent des brèches qui permettent de les détourner, de les corrompre pour y inscrire des mutations utopiques. En parallèle de ces réflexions, je découvrais dans la revue en ligne de Trou Noir, des extraits traduits de The Tricking Hour de Irene Silt. Des textes qui m'ont beaucoup émux et marquéx parce que c’est la première fois que je lisais une colère qui faisait écho à la mienne. Une colère contre le travail, une colère dirigée non pas (que) contre les clientxs mais contre la solitude qu’induit le système capitaliste extrayant les personnes de la toile du monde. Une colère exprimée par une personne queer et TDS qui voit la queerness et la prostitution comme deux manières de créer des fissures à l’ordre social hétéronormatif. Ce sont ces deux branches parallèles qui m’ont donné envie d’explorer le sujet du hacking. Hacker GTA V avec sa propre stripteaseuse, reprendre le pouvoir en transformant un PNJ en personnage joueur ; en exploitant les médiums croisés du jeu vidéo et de la vidéo pour redonner corps et puissance à un fantasme désincarné.